Les conflits d’intérêts entre le portage salarial et les sociétés intérimaires
Commençons par définir ce qu’est concrètement un conflit d’intérêts. Ce conflit est évoqué lorsqu’un individu ou un organisme est impliqué dans des intérêts multiples dont l’un pourrait entraver la capacité et/ou la motivation à agir sur les autres.
Le portage salarial a sérieusement concurrencé l’activité des sociétés intérimaires, et ce depuis sa création.
De plus, le système du portage salarial n’a cessé de croître depuis son démarrage pour atteindre à ce jour environ 80 000 personnes. Celui de l’intérim, système annexe, en a été fortement impacté, et pour cause.
En effet, tout contrat de mission intérimaire ne peut être reconduit qu’à deux reprises et ne peut dépasser la durée maximale autorisée par la loi, renouvellement inclus. Les conditions du renouvellement doivent obligatoirement faire l’objet d’une clause insérée dans le contrat de travail ou d’un avenant proposé au salarié intérimaire avant le terme prévu au départ. La question qui se pose est de savoir combien de sociétés intérimaires respectent scrupuleusement les conditions prévues par la loi à ce jour.
Le système du portage salarial quant à lui permet de démarrer sa propre activité directement sur la base d’un contrat à durée indéterminée, plus connu sous l’acronyme CDI.
Venons-en à présent à la fameuse convention collective qui régit le portage salarial. Il faut savoir dans un premier temps que le syndicat des sociétés intérimaires a été mandaté par l’État pour la rédiger. Or, cette convention n’a été acceptée que par deux personnes se targuant de représenter l’ensemble des sociétés françaises. Nous nous devons de préciser que l’une des deux personnes évoquées n’est autre que l’ancien directeur d’une société intérimaire… nous vous laissons en tirer vos propres conclusions.
Dans un second temps, nous tenons à rappeler que sans la réactivité et l’efficience de certaines sociétés de portage, la signature de cette convention aurait été à l’origine du licenciement de 25 000 salariés portés en France. En plus d’être des plus élitistes, nous nous demandons encore à ce jour de quelle manière il est possible d’émettre une ordonnance ou un décret d’application daté un 30 décembre et applicable dès le 1er janvier…
Depuis la mise à jour de cette convention collective des plus aberrantes, toutes les sociétés intérimaires se donnent à présent le droit de pratiquer du portage salarial que nous n’hésitons aucunement dans ces conditions à qualifier d’intérim déguisé. Ces sociétés intérimaires absorbent une à une les sociétés de portage en les achetant, générant ainsi un véritable conflit d’intérêts entre les gens qui effectuent du portage salarial et ceux qui font de l’intérimaire.
Force est de constater qu’à ce jour, les sociétés intérimaires sont clairement à l’origine de ce conflit d’intérêts qui les oppose aux sociétés de portage françaises.
L’ultime question que nous nous posons est de savoir de quelle manière l’État est à présent susceptible d’intervenir de manière objective au sein de ce conflit.